Eclipse
Je suis une éclipse
Ni moi, ni l’Autre, ni l’autre, ni l’ôtre, nie l’autre
Un à jamais divisé
Fantôme blanc de solitude
Atome en fusion
Électron perdu dans un magma brulant
Transparent, cristal d’ébène
Vortex dont le centre s’effondre
Dévoreur de signe
Pourtant derrière cet abime de matière
Mon cœur bat, répend dans l’asphalte de mes artères
Hélas !
Toc toc ?
Les portes s’ouvrent et se referment
Laissant entrer quelques masses éthérées aux difformes effraies
Dans la nuit des tapis d’étoiles m’illuminent
Laissant des esquisses, des contours d’égo
Lignes éloignées
Des courbes narcisses, que la gravité soustrait
Des formes informes, liquides et métalliques
Parcelles de mercure dans le pétrole infini
Mon centre reste éteint, un zéro absolu
Mon âme elle, saharienne, brule d’imaginaire impalpable
Finalement
Trou noir
L’œil me devine, conçoit ma perspective
Mais le réel me questionne
? Résonnance !
M’interroge en écho, en écho
Pérenne ricoché, à l’aube des doutes
Suis-je ?
Éclipse ?
Big-bang ?
Big crunch ?
Extension d’une autre ?
Particule de toi ?
Tentacules des foules ?
Code binaire infini, répétition prosaïque ?
Ultimo…
Je m’éclipse
Suis-je né ?